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Chantier Treizour

Des plans de forme pour le canot

Ces plans sont le résultat d’une réflexion de l’architecte, spécialiste des bateaux traditionnels. Il a cherché à répondre aux attentes des membres de Treizour mais aussi de tenter d’obtenir des plans fidèles à ce type de petits canots « à tout faire », construits en série dans les années 1890. Ils ont aujourd’hui disparu, n’ayant pas fait l’objet de reconstitution. Tout cela sans chercher à réaliser un travail purement historique : nous aurons un outillage électrique et le dessin des plans s’est fait avec l’ordinateur ! Il fallait en priorité que ce canot soit maniable par un équipage de jeunes de 13-14 ans, encadré d’un adulte, et ce, autant à la voile qu’à l’aviron ou à la godille. Un bateau creux, rustique, destiné à la formation, et prévu pour une construction en bois massif.

Un canot sur la grève, à Audierne. Les bateaux de ce type, gréé en chaloupe, avec une misaine et un taillevent, étaient produits en série dans le Finistère, à la fin du XIXe siècle. Crédits: Collection particulière

Aucun plan n’existe de ces canots

Une fois ce cahier des charges étudié, le choix de Petit Bazile, canot à misaine et taillevent (respectivement voile à l’avant et au centre du bateau) comme base pour les plans a paru ainsi évident. La taille et le déplacement de Petit Bazile (poids du volume d’eau déplacé par l’immersion de la coque dans l’eau) permet en effet facilement d’en faire un bateau adapté à la formation pour Treizour. C’est aussi parce que c’est l’un des seuls canots de l’époque dont il existe des dessins exploitables, réalisés par le maquettiste Claude Maho, pour tracer des plans précis.

Les photographies ainsi que la documentation à propos de ces canots regroupées dans Ar Vag ont par ailleurs servi à une étude des formes de ce qui se faisait à la fin du XIXe siècle, mais aucun plan ne nous est resté. Les charpentiers de marine de l’époque se transmettaient le savoir-faire d’une génération à l’autre, non pas à partir de plans, mais grâce à des modèles représentant les formes de la coque, des gabarits (patron en bois, en vraie grandeur servant à construire les pièces de la charpente transversale notamment). Les bateaux évoluaient donc en permanence, afin à la fois d’améliorer leurs performances – le but n’étant pas, à l’époque, de créer une pièce unique, mais bien un outil de travail efficace.

Quiberon (Morbihan). Port-Maria, vers 1900. Le canot de ce type ne naviguaitpas exclusivement en Finistère. Crédits : Coll. Ar Vag

Du dessin aux plans

À partir des dessins de Petit Bazile, François Vivier a donc transposé telles quelles les formes du bateau dans son logiciel d’architecture navale. Sur ces plans, on indique également la ligne de flottaison du navire « lège », c’est-à-dire sans charge. Remarquant que le bateau paraissait très enfoncé dans l’eau – le dessin de Claude Maho représentait sans doute le bateau chargé – François Vivier a « relevé » le bateau au-dessus de l’eau de dix centimètres pour obtenir un déplacement moins important, sans doute plus proche de la réalité.

Les autres modifications effectuées répondaient au cahier des charges : franc-bord (partie de la coque au-dessus de l’eau) relevé de deux centimètres – les changements paraissent infimes, mais même le plus petit détail peut faire une différence ! Et n’oublions pas que la coque a déjà été relevée de dix centimètres –, un avant plus défendu, plus haut, une largeur plus importante, et un peu plus de tirant d’eau (de 0,98 mètre).

Un canot très « style du chantier Camus de la fin du XIXe

Remarquons aussi une tonture faible, mais élégante, ainsi qu’un brion plus prononcé (le brion est la partie qui lie l’étrave et la quille), afin d’être « plus proche du style des bateaux du chantier Camus de la fin du XIXe siècle, précise Bernard Cadoret, co-auteur de Ar Vag, lors des échanges avec François Vivier sur les plans de forme. Ainsi le bateau aura une « gueule » bien à lui. Peut-être pourrait-on tendre aussi un peu les lignes pour faciliter la marche à l’aviron ? » C’est chose faite : les fonds sont plus plats, l’idée étant de permettre au canot de pouvoir marcher grâce à quatre avirons, également dans des régions où le vent est peu régulier.

La première réplique sera achevée à Douarnenez, mais c’est un bateau qui n’est pas propre aux côtes du Finistère : la diffusion et le droit d’utilisation des plans de François Vivier devraient permettre à toute personne le souhaitant, le long de toutes les côtes de France et au-delà, de construire leurs canots. C’est aussi dans cet esprit que le canot ne dépassera pas 7 mètres, la limite autorisée pour les constructions amateur. Et la largeur de 2,52 mètres permet de transporter le bateau par la route sans entrer dans la catégorie des convois exceptionnels.
C’est donc un bateau plus stable, plus sécurisant, grâce au franc-bord relevé, donc très adapté à la formation, que nous obtenons ! Il pourra accueillir au maximum six adultes ou huit jeunes accompagnés d’un adulte – et ne pourra naviguer qu’avec au minimum deux personnes.

Ces plans vont permettre dans un premier temps de découper les gabarits qui nous permettront de commander le bois pour les membrures (structure transversale du canot). L’architecte travaille actuellement sur le dessin du gréement et de la charpente.

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Chantier

À la recherche du bois tordu

Qu’on prenne n’importe quel type de bois, ses propriétés mécaniques seront les meilleures si l’on s’attache à respecter le sens de ses fibres. Dans les ouvrages construits par les menuisiers, les charpentiers, le sens du fil est respecté en fonction des forces (attraction terrestre, charge, vent,…). Un navire est lui aussi soumis à des forces, comme la confrontation avec les vagues ou la houle, mais aussi par les efforts de la voilure transmis par le mat à la coque ­ la gite, variable en fonction de l’allure ; enfin, le bateau subit des déformations par son propre poids, la charge qu’il transporte…

Il est donc important pour la robustesse et la longévité d’un bateau, que le fil du bois de la charpente épouse les formes de la coque.

Le bois de charpente de marine est rare en scierie, les arbres adéquats sont pourtant en quantités suffisantes dans les forêts. Mais l’activité de la construction de marine est aujourd’hui marginale, les scieries ne sont donc pas tournées vers ce secteur, d’autant que cela implique un transport plus onéreux (arbres tordus prennent plus de place que des arbres « droits »), et une main d’œuvre qualifiée pour repérer et abattre ce type d’arbres. Mais de manière générale, les arbres « tors » sont plutôt débités pour bois de chauffage qu’envoyés dans les chantiers navals.

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Dans la presse

Un défi aux charpentiers

L’un des objectifs principaux du projet D21 est la création d’une série de canots, les plans de François Vivier étant mis à la disposition de tous, qu’ils soient professionnels, apprentis ou amateurs.

Nous lançons dès à présent un défi à toutes les écoles de charpenterie pour 2022, avec un rendez-vous deux ans plus tard aux fêtes maritimes de Douarnenez de l’été 2024, pour le premier rassemblement de ces canots.

Article du Chasse-Marée n°311 (février 2020):

Article du Chasse Marée n°311 - février 2020
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Chantier

Un modèle d’étude… qui fait aussi rêver !

Ceux qui s’intéressent à ce projet connaissent bien la silhouette du Petit Bazile, ce canot à misaine et taillevent de 6,34 mètres (à peine deux pieds de moins que D21), dont Claude Maho nous a permis d’utiliser les dessins et les plans dans nos travaux préliminaires.

Son modèle, réalisé au vingt-cinquième, témoigne d’une étude rigoureuse et assidue des documents anciens ainsi que de son expérience de chercheur, de dessinateur et de navigateur sur des bateaux au gréement comparable, à commencer par « son » forban du Bono, Notre-dame de Becquerel, permettant de restituer, en particulier, de nombreuses particularités du gréement. Un travail remarquable, qui alimente la réflexion architecturale aussi bien que celle des charpentiers, gréeurs et voiliers à venir !… Comme Claude nous a permis de photographier ce magnifique modèle, il est permis à tous d’étudier ses lignes, sa construction, la disposition de l’étai, le passage des écoutes ou l’installation particulière de l’amure de taillevent… ou simplement de l’admirer pour rêver aux navigations futures.

… et n’oubliez pas si nous voulons voir ces rêves se réaliser, il faut continuer à alimenter notre cagnotte, soit en faisant un don, soit en diffusant le message autour de nous…

Modèle réalisé par Claude Maho, photos de Vincent Brandsma (cliquer sur les images pour les agrandir)

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Entretien avec François Vivier

Propos recueillis le 7 janvier 2020 à Douarnenez par Jacques van Geen. Montage son: Maud Lénée-Corrèze.

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Treizour

1ère réunion de travail

photo: Serge Hilbert

Devant une salle comble, enthousiaste et curieuse, Jacques van Geen a présenté le projet dans ses grandes lignes, décrit les avancées encourageantes du financement du chantier, annoncé quelques dates clés et posé les premières bases de l’organisation du travail à venir.

Un très bon début

Le financement du projet a connu un bon démarrage: partenariat noué avec Temps Fête et financement participatif (la barre des 5000€ de dons vient d’être franchie). De quoi démarrer le chantier (l’architecte est déjà au travail) et donner de la crédibilité au projet lors de nos prochaines demandes de subventions et de mécénat.

Quelques dates clés

Coïncidence, l’architecte François Vivier venait de nous faire parvenir, quelques heures plus tôt, les premières ébauches en 3D de son travail en cours sur les plans du canot. Celles-ci sont passées de main en main dans la salle, nous en publierons quelques pages sur ce site prochainement.

Il a été rappelé que François Vivier avait donné son accord pour que les plans soient rendus publics, afin de garantir un des objectifs essentiels de notre projet: que D21 soit le premier canot d’une longue série, que d’autres unités puissent être construites par tous ceux qui le souhaitent (chantiers professionnels, municipalités, associations, particuliers…).

Une fois les plans définitifs livrés, et la première commande de bois emmagasinée, le travail de charpente commencera dans le hangar de Treizour. Objectif: réaliser la structure axiale (quille, étrave, étambot) et transversale (membrures) pour la présenter à Temps Fête du 15 au 20 juillet sur le port du Rosmeur, dans le cadre des animations que nous réaliserons pour les fêtes maritimes.

Ensuite la charpente reviendra au hangar de Treizour pour la suite des travaux, avec un objectif de mise à l’eau fixé au 15 septembre 2021.

Mais avant tout, et cela commence maintenant, il faut terminer les travaux sur nos trois yoles afin de libérer le hangar pour le travail de charpente sur D21.

photo: Serge Hilbert

Cadre de travail

Les bases du cadre de travail pour les prochains mois ont été posées, en précisant bien que celles-ci seront probablement amenées à être ajustées au fur et à mesure, en fonction de la réalité du terrain et du bon sens collectif.

Le chantier va s’organiser autour de plusieurs pôles:

  • Charpente
  • Voilerie
  • Recherche de financements
  • Communication (interne et externe)

Chacun pourra participer dans le domaine qu’il souhaite, en fonction de ses compétences et de ses envies.

Le projet a besoin de ses quatre jambes pour avancer, et elles doivent fonctionner de concert. Il a donc été fortement conseillé à chacun de s’investir dans au moins deux de ces pôles.

En ce qui concerne la charpente, le travail sera encadré par deux charpentiers professionnels et se déroulera sur trois journées de travail hebdomadaires (vendredi, samedi, dimanche), avec quelques semaines continues cet été. Des binômes seront mis en place pour permettre aux plus aguerris d’accompagner les novices.

Nos amis et voisins de Skellig étaient présents à la réunion. Ils nous ont longuement fait part de leur expérience (10 ans de chantier !), des nombreux écueils à éviter pour mener à bien en tel projet, et aussi de la joie que procure une telle aventure collective. Nul doute que leur soutien et leurs conseils (en plus des machines qu’ils mettent à notre disposition) nous seront d’une grande utilité dans les mois qui viennent.

Des voiles cousues main

Enfin, un nouveau partenaire s’est fait connaître lors de cette réunion: la toute jeune association Aiguilles sous Roche, créée à Douarnenez dans le but de récolter et transmettre les savoirs et pratiques traditionnels en matière de voilerie, sellerie et matelotage.

Leur proposition est de réaliser les voiles à l’ancienne, c’est à dire cousues à la main. Cela donnera lieu à des ateliers de formation, des ateliers de production, ainsi que des animations publiques (et pourquoi pas lors de Temps Fête?).

Plus de détails très prochainement sur ces pages…

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Dans la presse

Article dans le Télégramme

Vous pouvez consulter l’article en ligne sur le site du Télégramme.

Voici l’article dans son intégralité :

Didier Cariou, chef de bord du Telenn Mor et derrière lui, Paul Robert et Claude Péron, qui président aux destinées de Treizour avec Nicolas Corre et Jacques Van Geen.
Didier Cariou, chef de bord du Telenn Mor et derrière lui, Paul Robert et Claude Péron, qui président aux destinées de Treizour avec Nicolas Corre et Jacques Van Geen. Photo Télégramme.

L’association Treizour lance la construction d’un canot traditionnel à gréement de chaloupe, qui ambitionne de faire encore plus d’émules que le Telenn Mor, parce qu’il n’y aura pas besoin d’être costaud ou aguerri pour s’en emparer. Le projet en cinq points.

1. Telenn Mor : le poids des ans

« Et si on en fabriquait un autre, plus léger ? ». D’après Claude Péron, l’un des cinq coprésidents de Treizour, tout est parti du fait que le Telenn Mor, c’est un bateau lourd à manœuvrer. C’est ce qu’ont constaté des stagiaires des ateliers de l’Enfer, en formation de navigation à bord de la chaloupe, avec Nicolas Corre, salarié du centre nautique et autre figure de l’exécutif bénévole de Treizour. Si ce dernier est suffisamment chevronné pour conduire la bête tout seul, il faut généralement être au moins trois pour assurer les manœuvres de base. Rappelons que le Telenn Mor ne navigue qu’à la voile ou à l’aviron. Pour quitter le mouillage, c’est déjà du sport.

2. Nom de code : D21

L’idée n’est pas restée lettre morte. En décembre, le conseil d’administration de Treizour a acté le principe de lancer un chantier collectif, pour la construction d’un nouveau bateau, plus petit. Nom de code pour le temps de sa construction : D21. D comme Douarnenez et 21 comme 2021, année prévue du lancement.

3. Sous le signe de l’apprentissage

« Les membres de l’association travailleront sous la houlette de constructeurs confirmés, habitués à l’encadrement de chantiers collectifs. Le bateau servira de support de navigation et de formation, en complément de nos bateaux actuels, explique de son côté Jacques van Geen. Quoi de mieux que de construire un nouveau bateau de nos mains ? On commence cet hiver et on présente le travail de charpente au public de Temps Fête 2020. C’est une nouvelle œuvre commune, la première unité construite par les adhérents », se réjouit le passionné. Un architecte, François Vivier, est déjà en train d’établir les plans.

Quoi de mieux que de construire un nouveau bateau de nos mains ?

4. Un projet collectif

Le chantier du Skellig, voisin de celui de Treizour, a déjà promis l’aide de ses machines. Les adhérents de Sartijenn, ces férus de petits bateaux traditionnels, ont dit qu’ils en seront. Le Chasse-Marée, les Ateliers de l’Enfer et le Port-Musée aussi. « Le chantier naval Pleine Mer envisage de construire un bateau-jumeau en parallèle, s’enthousiasme Claude Péron. Tout le monde est à fond ! ». Le planning comprend déjà des sessions pour les beaux jours avec journées au chantier et soirées en mer. Les places seront chères !

5. Combien ça va coûter et qui va payer ?

Le coût estimé du projet s’élève à ce jour à 43 000 €. Un peu de la trésorerie de l’association sera mise pour amorcer la pompe, « c’est la moindre des choses », convient Jacques Van Geen, puis des demandes de subventions vont être faites, ainsi que des appels à mécénat et à dons, notamment via une plateforme de paiements en ligne sécurisée, par carte bancaire. Ce lundi, 5 130 € avaient déjà été collectés via d21.bzh, le site internet consacré au projet. Temps Fête s’est également engagé à apporter sa contribution financière à hauteur de 5 000 €.

PRATIQUE
Dons par chèques (défiscalisables à hauteur de 66 % du montant total), à l’ordre de Treizour, 52, rue Henri-Barbusse, 29100 Douarnenez ou par internet via d21.bzh. Réunion de travail, vendredi 10 janvier, à 18 h 30, local de Treizour, boulevard du Général-de Gaulle.

En complément

Le projet? Un canot de Cornouaille

« D21, c’est la réplique d’un canot de Cornouaille, un bateau de pêche de 7 m qui a existé par milliers le long de nos côtes fin du XIXe siècle et qui a complètement disparu, explique Claude Péron. Il servait pour la coquille Saint-Jacques et, le reste de la saison, pour d’autres pêches côtières ». Polyvalent, ouvert et équipé voile-aviron, à l’exclusion de toute autre propulsion auxiliaire, c’est un bateau aussi technique à manœuvrer que le Telenn Mor mais, par ses dimensions réduites, bien plus facile à barrer, même par des enfants. Il promet de belles virées en baie

Le Telenn Mor pionnier il y a 37 ans

C’est la première réplique historique navigante d’un bateau de travail réalisée en France. Celle d’une chaloupe sardinière voile-aviron, celle des pêcheurs douarnenistes de la fin du XIXe. Construite puis lancée en 1983 par Treizour, le Telenn Mor est une unité d’une dizaine de mètres particulièrement ardente. Son nom signifie « Harpe de mer » en breton. Elle effectue près de 300 sorties par an, avec une dizaine de passagers à chaque fois, en partenariat avec le centre nautique municipal.

L’association Treizour à l’origine du Port-Musée

Telenn Mor et sa voile cachou face à l’île Tristan. À bord, des nouveaux habitants auxquels la mairie a proposé de découvrir la ville depuis la mer.
Telenn Mor et sa voile cachou face à l’île Tristan. À bord, des nouveaux habitants auxquels la mairie a proposé de découvrir la ville depuis la mer. Photo Télégramme.

Fondée il y a quarante ans, l’association compte environ 150 membres. Treizour signifie « passeur » en breton. Une de ses premières réalisations a consisté à réunir la collection qui a permis de créer le premier Musée du bateau, qui a donné naissance au Port-Musée. Aujourd’hui, Treizour a recentré son activité sur la formation et l’entraînement à la navigation sur des embarcations traditionnelles de type voile-aviron. À bord du Telenn Mor et du Volonté, une grande yole de Bantry à trois mâts, bordant une dizaine d’avirons. L’association possède également la yole Amitié et l’An Alarc’h, une yole de Ness, bateau de pêche des îles Shetland.


Marie-Line QUÉAU – Le Télégramme – 7 janvier 2020

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Article Ouest France

Vous pouvez consulter l’article en ligne sur le site de Ouest-France.

Voici le contenu de l’article :

50 € pour un ballot d’étoupe pour le calfatage, 100 € pour un m² de voile, 1 000 € pour un m³ de chêne pour le bordage… Sur le site dédié au canot sardinier D21, tout est budgété au cordeau, grâce à l’expertise des Ateliers de l’Enfer. 43 350 € sont nécessaires pour construire le bateau. Ce dimanche 5 janvier, le compteur de la cagnotte en ligne affiche plus de 3 000 €. Un bon démarrage pour un très beau projet, qui voit s’associer des acteurs majeurs de la vie maritime d’ici.

À l’origine de cette histoire, l’association Treizour. « L’association est déjà armateur de plusieurs bateaux. À chaque fois, ils ont marqué un démarrage. À titre d’exemple, Telenn Mor, lancé en 1983, est la toute première réplique navigante d’un bateau de travail français », rappelle Jacques van Geen, coprésident de Treizour.

« Des capitaines de 15 ans »

Depuis trois ans, une dynamique nouvelle anime l’association qui a vu plusieurs femmes et un public plus jeune rejoindre ses rangs, naviguer sur Volonté, la yole de Bantry ou devenir cheffes et chefs de bord sur Telenn Mor. Reste qu’il est difficile de prendre régulièrement des responsabilités sur la chaloupe sardinière. « C’est un bateau pensé pour un marin breton de 1905. Il n’y a pas de moteur et sans vent, tu dois rentrer à l’aviron avec un bateau de six tonnes. C’est balèze », souligne Jacques van Geen. Difficile pour un poids léger, un ancien ou un enfant de manœuvrer.

« Les utilitaires de la mer »

« Sur le canot, nous aurons des capitaines de 15 ans. Si on parle de transmissionTreizour signifie, en breton, passeur – il faut de jeunes équipières et équipiers pour prendre des responsabilités en autonomie », estime Jacques van Geen.

Répandus au début du siècle, de Camaret au Croisic, ces canots de pêche traditionnels « sont passés sous les radars. Moins prestigieux et plus polyvalents que les bateaux-rois de la sardine ou du thon, ces bateaux à tout faire, sorte d’utilitaires de la mer, mobilisaient aussi moins de capital ».

Des plans par François Vivier

Les plans de ce canot de 7 mètres à voilure divisée (une misaine et un taille-vent) sont dessinés par François Vivier, architecte de renommée internationale, référence pour un grand nombre de bateaux historiques français. « Tant qu’à faire, on a fait appel au meilleur », expose Jacques van Geen. Car les plans, réglementaires, seront, avec l’accord de l’architecte, mis à disposition gratuitement des associations, écoles de charpente, écoles maritimes ou particuliers. Un canot qui pourrait faire des petits, dans une logique d’émulation. « Le meilleur outil de formation, sur l’eau, c’est plusieurs outils de formation semblables, aux potentiels proches. Le même bateau, en plusieurs exemplaires, c’est le gage d’une formation accélérée. Pas seulement pour la régate mais parce que tu navigues à plusieurs, les équipages tournent, tu observes comment s’y prennent les autres. »

Pour les débits et les machines, l’association Skellig, Un langoustier pour Douarnenez, accueille les bâtisseurs. « Un soutien décisif, tout comme les Ateliers de l’Enfer », note Jacques van Geen. Le chantier sera encadré par des charpentiers de marine, coutumiers de l’exercice. Confirmés comme débutants passionnés, tous les intéressés devraient pouvoir trouver leur place dans le projet.

Un chantier à ciel ouvert pendant Temps Fête

Temps Fête est aussi de la partie. Cet été, du 15 au 19 juillet, le chantier du futur canot se déplacera du hangar de Treizour sur le Port-rhu jusqu’au Rosmeur « avec une charpente déjà taillée. Quelque chose qui aura un air de bateau, en plein milieu de la fête ». Petits et grands pourront ainsi poser des questions en direct ou donner un coup de main sur le chantier à ciel ouvert.

Et le nom de ce canot sardinier ? « Pour l’instant c’est une simple immatriculation. On lui donnera un nom lors du baptême. » Le bateau devrait être lancé à la fin de l’été 2021, plus de 125 ans après le dernier de ses frères en construction.

Vendredi 10 janvier, à 18 h 30, réunion de travail, dans les locaux de Treizour.

Pour les dons, rendez-vous sur le site d21.bzh


Marion GONIDEC.
Publié dans Ouest-France

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La campagne de financement est lancée : participez !

L’architecte travaille de son côté, nous nous organisons du nôtre, et puis nous travaillons à faire connaître le projet (ce site, au graphisme provisoire, en atteste !), bref, plusieurs chantiers sont lancés… dont celui du financement ! À ce jour, il est évidemment vital, et c’est celui auquel vous pouvez le plus facilement participer. Rendez-vous sur l’onglet « Faire un don » !

Faire un don réduit vos impôts

Un détail, mais pas des moindres : s’agissant d’un projet d’intérêt général, lorsque vous faites un don à Treizour, vous avez la possibilité de bénéficier de réductions d’impôts importantes. Ces avantages inscrits dans le code général des impôts vous sont accordés si vous êtes redevables de l’impôt sur le revenu (IR).

Selon l’article 200 du code général des impôts, si vous êtes un particulier, 66 % de votre don est déductible de l’impôt sur le revenu (dans la limite de 20% de votre revenu imposable).

Par exemple, si vous effectuez un don de 75 € à l’association, il ne vous en coûtera en réalité que 25,50 € après réduction d’impôt.

Il n’y a pas de seuil minimum concernant la défiscalisation, même un don d’un euro peut être défiscalisé !

Si vous êtes une entreprise, le taux de défiscalisation est de 60%. Vous pouvez consulter les conditions exactes sur le site www.service-public.fr

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D21 au coeur de Temps Fête 2020

Le chantier de construction du nouveau canot de Treizour sera déplacé et présenté au public lors du prochain festival Temps Fête, du 15 au 19 juillet prochain, sur le port du Rosmeur à Douarnenez. C’est une fierté et un honneur pour nous, et nous allons tout faire pour que ce soit un temps fort des fêtes maritimes pour tous les visiteurs. En tout cas ce sera un beau moment de partage autour des savoir-faire et de la culture maritime en action ! Rappelons que les canots comme celui que nous appelons, pour le moment, par son « immatriculation », D21, étaient des milliers sur nos côtes dans les années 1900, mais que depuis ils ont totalement disparu. Ce canot sera le premier en son genre depuis 125 ans environ.

La perspective de pouvoir le présenter au public et le soutien de Temps Fête sont une chance extraordinaire pour le projet… en plus de lancer un compte à rebours qui ne nous laissera pas de temps mort !