Le bulletin de Treizour de novembre 2022 (n°60) est sorti !
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Bonne lecture !
La semaine dernière, nos charpentiers ont achevé de tailler la râblure. Celle-ci est une rainure de section triangulaire qui court tout le long de la quille, de l’étrave et de l’étambot. C’est sur elle que viendra se fixer le galbord (premier bordage des fonds) et c’est sur elle également que viendront aboutir tous les autres bordages. Sa forme et sa taille évoluent tout au long de la courbe qu’elle dessine. Elle est taillée avec précision, au ciseau à bois. Une fois ce travail accompli, la structure axiale est terminée.
Les photos sont toutes de Simon Jourdan.
Depuis le début de l’année, le chantier a repris à un rythme régulier, tous les vendredis et samedis, sous la conduite d’Yvon et de Sammy.
La situation sanitaire nous a évidemment ralentis, mais nous ne baissons pas les bras, loin de là: la structure transversale est terminée (toutes les membrures ont été assemblées), la quille a été taillée, ainsi que l’étambot et le massif arrière.
Objectif à tenir: achever le chantier l’hiver prochain, avec une mise à l’eau officielle, et en fanfare, pour les fêtes maritimes de Douarnenez en 2022.
L’assemblage des membrures suit son cours. Nos charpentiers commencent à maîtriser de mieux en mieux la technique des gournables, le rythme s’accélère et on peut espérer que tous les couples (22 au total, dont deux dévoyés) seront assemblés avant la fin novembre. Ceux qui sont finis attendent bien sagement la structure axiale sur laquelle ils viendront se fixer.
Vendredi 4 septembre, une étape importante été franchie dans la construction de notre canot: l’assemblage du premier couple. Les sept pièces de bois (allonges des hauts, genoux, allonges des fonds et varangue) ont été assemblées avec des gournables, technique qu’aucun treizourien n’avait encore jamais utilisée auparavant. C’est Marcus Pomeroy-Rowden, qui a entièrement construit son lougre Greyhound en employant cette méthode ancestrale, qui est venu nous en enseigner les subtilités. Un grand merci à lui !
Le résultat semble très satisfaisant, mais il va nous falloir encore un peu de temps pour maîtriser le tour de main et accélérer la cadence. Un second couple est déjà en cours d’assemblage, et nos apprentis charpentiers ont lancé la fabrication des centaines de gournables qui seront nécessaires à l’achèvement de la structure transversale du canot.
Simon Jourdan nous a gratifiés de quelques jolis clichés de ce premier assemblage :
Nous avons franchi depuis quelques heures la barre symbolique des 10.000€ de dons collectés ! Nous tenions à remercier encore une fois tous ceux qui ont contribué au projet, qui est maintenant bien lancé.
La charpente transversale est en bonne voie: de nombreux éléments de membrures ont été tracés, débités et lissés. Certaines membrures vont même pouvoir être assemblées prochainement. Il nous manque encore du bois pour les parties les plus courbes, mais notre scieur a déjà annoncé avoir trouvé les pièces qui nous font défaut. Les plateaux devraient arriver bientôt.
L’équipe de voilerie se prépare elle aussi activement dans les coulisses du hangar de Treizour, tous les vendredis.
Et tout cela n’est qu’un début: il nous faudra également construire la structure axiale, assembler le tout, faire le bordage, le pontage, lisser la carène, calfater, fabriquer les espars, etc.
Et pour y parvenir… il nous faudra encore des sous. Nous poursuivons donc notre campagne de financement, avec comme prochain objectif:
avoir réuni 15.000€ au 15 juillet prochain
Nous pourrons y arriver avec votre soutien.
Faites passer le mot !
Habituellement, on commence par tracer un plan du navire à l’échelle 1, à partir duquel sont extrapolées les formes intérieures de la carène par soustraction de l’épaisseur du bordage (opération géométrique appelée « déduction de bordé »). On place sur les lignes ainsi obtenues des marqueurs qui permettront de les reproduire sur du carton ou du contre-plaqué, afin de pouvoir découper les gabarits.
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Dans notre cas, les plans ayant été réalisés directement en 3D sur l’ordinateur, le processus est inversé: l’architecte François Vivier a pu nous fournir directement le tracé des gabarits, sous la forme d’un fichier vectoriel à faire découper, les épures en grandeur réelle n’arrivant que dans un second temps. Celles-ci nous serviront ensuite, entre autres choses, à calculer les angles d’équerrage des membrures et à les reporter sur les gabarits.
Certes, l’étape habituelle du tracé est passionnante, et elle aurait pu servir de base à une formation pour les apprentis (et à une piqûre de rappel bien utile pour les plus confirmés), mais le temps presse, il faut que nous soyons prếts pour Temps Fête cet été…
Il ne nous restait plus qu’à trouver une découpeuse laser suffisamment grande pour pouvoir sortir les gabarits en une seule pièce. Chose faite grâce à l’aimable participation de L’École Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes (ENSA Nantes), qui forme, entre-autres, des architectes navals.
Les gabarits ont été découpés dans du contre-plaqué suffisamment épais pour résister au temps, et ainsi pouvoir être transmis à des charpentiers, des écoles, ou des particuliers qui souhaiteraient réaliser d’autres unités de ce canot.
Outre les gabarits des couples (varangues incluses), nous avons fait réaliser les gabarits pour toutes les pièces de base de la charpente: quille, étrave, étambot, marsouin, massif arrière, tableau et estains.
Maintenant que les gabarits sont arrivés, ainsi qu’une partie du bois de membrure, et que les plans en vraie grandeur sont en chemin, nous allons pouvoir commencer !
Prochaines étapes:
Les futurs participants au chantier de charpente devront tous venir avec leur propre « caisse à clous » contenant les outils de base dont la liste leur sera fournie prochainement.
En ce qui concerne les grosses machines (scie à ruban et raboteuse-dégauchisseuse), ce sont nos voisins et amis du Skellig qui nous prêteront les leurs.
Cependant cela ne suffira pas à combler tous les besoins du chantier. Treizour fera évidemment l’acquisition de certains outils nécessaires, mais afin de ne pas épuiser notre cagnotte, nous en appelons à vos dons et à vos prêts.
Tout (en dehors des consommables) sera étiqueté, répertorié et photographié. Concernant les prêts, nous ferons le possible pour vous les restituer en « bon état de fonctionnement ».
Ne nous en veuillez pas, mais nous ne respecterons pas l’adage qui veut qu’ à cheval donné, on ne regarde pas les dents : nous ne prendrons que du matériel robuste et de qualité (notamment pour l’électro-portatif). Par simple mesure de sécurité, mais aussi pour l’usage intensif qui en sera fait.
Contactez-nous si vous souhaitez que nous passions prendre les outils chez vous, ou bien venez les déposer au hangar de Treizour les jours de chantier (pour le moment, c’est tous les samedis après-midi, le calendrier sera mis en place prochainement).
Vous trouverez en bas de cette page une vidéo qui décrit l’outillage classique du charpentier de marine, mais si vous ne comprenez pas l’anglais, voici déjà une liste de choses qui peuvent nous être utiles et vous donner des idées…
OUTILS A BOIS
OUTILS ELECTRO-PORTATIFS
PROTECTIONS (dons uniquement)
CONSOMMABLES (dons uniquement)
Comme nous l’expliquions dans un précédent article, il n’est pas évident de trouver le bois pour la structure transversale d’un bateau, surtout quand les courbes de celui-ci sont prononcées, comme c’est le cas avec notre D21 qui présente un bouchain et un retour de galbord très prononcés.
À notre grande satisfaction, nous avons trouvé, en la personne de Jean-Paul Royer, un scieur doublé d’un charpentier de marine expérimenté, ce qui n’est pas courant.
Une première équipe de Treizour s’est donc rendue chez lui il y a quelques jours, après avoir confectionné un gabarit en contre-plaqué d’après les plans de forme que nous a fournis l’architecte, afin d’identifier dans son stock les grumes qui pourraient nous intéresser, et lui fournir les informations nécessaires pour le cubage et les coupes à venir.
Quelques images de cette première expédition dans sa magnifique scierie du Cherche-Rallongé:
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Ces premières grumes ont été débitées en plateaux de 50mm d’épaisseur (nos membrures finies auront une épaisseur de 45mm), qu’une seconde équipe est allé chercher samedi 29 février, pour les ramener au hangar de Treizour.
Près de 2 tonnes de chêne… et ce n’est qu’un début: deux ou trois autres voyages seront nécessaires pour ramener le reste du bois que Jean-Paul Royer doit encore couper.
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