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2020 en photos, par Simon Jourdan

Le photographe Simon Jourdan suit régulièrement l’avancement de notre chantier. Pour clore l’année 2020, voici une petite sélection de ses images.

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La moitié des membrures assemblées

L’assemblage des membrures suit son cours. Nos charpentiers commencent à maîtriser de mieux en mieux la technique des gournables, le rythme s’accélère et on peut espérer que tous les couples (22 au total, dont deux dévoyés) seront assemblés avant la fin novembre. Ceux qui sont finis attendent bien sagement la structure axiale sur laquelle ils viendront se fixer.

Les différents éléments d’un couple en attente d’assemblage (allonges des hauts, allonges des fonds, genoux et varangue)
Quelques unes des membrures déjà assemblées
Une gournable
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Assemblage du premier couple

Vendredi 4 septembre, une étape importante été franchie dans la construction de notre canot: l’assemblage du premier couple. Les sept pièces de bois (allonges des hauts, genoux, allonges des fonds et varangue) ont été assemblées avec des gournables, technique qu’aucun treizourien n’avait encore jamais utilisée auparavant. C’est Marcus Pomeroy-Rowden, qui a entièrement construit son lougre Greyhound en employant cette méthode ancestrale, qui est venu nous en enseigner les subtilités. Un grand merci à lui !

Le résultat semble très satisfaisant, mais il va nous falloir encore un peu de temps pour maîtriser le tour de main et accélérer la cadence. Un second couple est déjà en cours d’assemblage, et nos apprentis charpentiers ont lancé la fabrication des centaines de gournables qui seront nécessaires à l’achèvement de la structure transversale du canot.

Simon Jourdan nous a gratifiés de quelques jolis clichés de ce premier assemblage :

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La barre des 10.000

Nous avons franchi depuis quelques heures la barre symbolique des 10.000€ de dons collectés ! Nous tenions à remercier encore une fois tous ceux qui ont contribué au projet, qui est maintenant bien lancé.

La charpente transversale est en bonne voie: de nombreux éléments de membrures ont été tracés, débités et lissés. Certaines membrures vont même pouvoir être assemblées prochainement. Il nous manque encore du bois pour les parties les plus courbes, mais notre scieur a déjà annoncé avoir trouvé les pièces qui nous font défaut. Les plateaux devraient arriver bientôt.

L’équipe de voilerie se prépare elle aussi activement dans les coulisses du hangar de Treizour, tous les vendredis.

Et tout cela n’est qu’un début: il nous faudra également construire la structure axiale, assembler le tout, faire le bordage, le pontage, lisser la carène, calfater, fabriquer les espars, etc.

Et pour y parvenir… il nous faudra encore des sous. Nous poursuivons donc notre campagne de financement, avec comme prochain objectif:

avoir réuni 15.000€ au 15 juillet prochain

Nous pourrons y arriver avec votre soutien.

Faites passer le mot !

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Les gabarits sont arrivés

Habituellement, on commence par tracer un plan du navire à l’échelle 1, à partir duquel sont extrapolées les formes intérieures de la carène par soustraction de l’épaisseur du bordage (opération géométrique appelée « déduction de bordé »). On place sur les lignes ainsi obtenues des marqueurs qui permettront de les reproduire sur du carton ou du contre-plaqué, afin de pouvoir découper les gabarits.

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Dans notre cas, les plans ayant été réalisés directement en 3D sur l’ordinateur, le processus est inversé: l’architecte François Vivier a pu nous fournir directement le tracé des gabarits, sous la forme d’un fichier vectoriel à faire découper, les épures en grandeur réelle n’arrivant que dans un second temps. Celles-ci nous serviront ensuite, entre autres choses, à calculer les angles d’équerrage des membrures et à les reporter sur les gabarits.

Certes, l’étape habituelle du tracé est passionnante, et elle aurait pu servir de base à une formation pour les apprentis (et à une piqûre de rappel bien utile pour les plus confirmés), mais le temps presse, il faut que nous soyons prếts pour Temps Fête cet été…

Un exemple de planche fournie par l’architecte, sous forme vectorielle, destinée à piloter une découpeuse laser, ou une fraiseuse numérique.

Il ne nous restait plus qu’à trouver une découpeuse laser suffisamment grande pour pouvoir sortir les gabarits en une seule pièce. Chose faite grâce à l’aimable participation de L’École Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes (ENSA Nantes), qui forme, entre-autres, des architectes navals.

Les gabarits ont été découpés dans du contre-plaqué suffisamment épais pour résister au temps, et ainsi pouvoir être transmis à des charpentiers, des écoles, ou des particuliers qui souhaiteraient réaliser d’autres unités de ce canot.

Outre les gabarits des couples (varangues incluses), nous avons fait réaliser les gabarits pour toutes les pièces de base de la charpente: quille, étrave, étambot, marsouin, massif arrière, tableau et estains.

Maintenant que les gabarits sont arrivés, ainsi qu’une partie du bois de membrure, et que les plans en vraie grandeur sont en chemin, nous allons pouvoir commencer !

Prochaines étapes:

  • calcul des angles d’équerrage des membrures, et report sur les gabarits (avec un premier atelier théorique prévu mercredi 11 mars)
  • débit des premières membrures, on commence le samedi 14 mars
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Recherchons outils

Les futurs participants au chantier de charpente devront tous venir avec leur propre « caisse à clous » contenant les outils de base dont la liste leur sera fournie prochainement.

En ce qui concerne les grosses machines (scie à ruban et raboteuse-dégauchisseuse), ce sont nos voisins et amis du Skellig qui nous prêteront les leurs.

Cependant cela ne suffira pas à combler tous les besoins du chantier. Treizour fera évidemment l’acquisition de certains outils nécessaires, mais afin de ne pas épuiser notre cagnotte, nous en appelons à vos dons et à vos prêts.

Tout (en dehors des consommables) sera étiqueté, répertorié et photographié. Concernant les prêts, nous ferons le possible pour vous les restituer en « bon état de fonctionnement ».

Ne nous en veuillez pas, mais nous ne respecterons pas l’adage qui veut qu’ à cheval donné, on ne regarde pas les dents : nous ne prendrons que du matériel robuste et de qualité (notamment pour l’électro-portatif). Par simple mesure de sécurité, mais aussi pour l’usage intensif qui en sera fait.

Contactez-nous si vous souhaitez que nous passions prendre les outils chez vous, ou bien venez les déposer au hangar de Treizour les jours de chantier (pour le moment, c’est tous les samedis après-midi, le calendrier sera mis en place prochainement).

Vous trouverez en bas de cette page une vidéo qui décrit l’outillage classique du charpentier de marine, mais si vous ne comprenez pas l’anglais, voici déjà une liste de choses qui peuvent nous être utiles et vous donner des idées…

OUTILS A BOIS

  • Serre-joints
  • Scies: égoïnes (à grosses/fines dents), japonaises, à araser
  • Ciseaux à bois et ébauchoirs (tailles diverses)
  • Rabots (de tailles et formes diverses)
  • Wastringues
  • Pierres à affûter
  • Marteaux de charpentier, massettes, maillets
  • Chasses-pointes
  • Pieds de biche
  • Compas à pointe sèche
  • Équerres à dos et fausses-équerres
  • Mètres rubans, mètres à branches, réglets métalliques
  • Fers et maillets à calfat
  • Caisses à outils

OUTILS ELECTRO-PORTATIFS

  • Visseuses-perceuses
  • Perceuses filaires
  • Rabots électriques
  • Scies circulaires
  • Scies sauteuses
  • Scies radiales
  • Meuleuses à variateur
  • Aspirateurs de chantier

PROTECTIONS (dons uniquement)

  • Lunettes de protection
  • Chaussures de sécurité
  • Casques anti-bruit
  • Masques à poussière
  • Gants jetables (peinture, collage…)
  • Gants de travail

CONSOMMABLES (dons uniquement)

  • Embouts de visseuse
  • Forets et fraises
  • Abrasifs divers et disques à poncer
  • Pinceaux et rouleaux de peinture
  • Visserie bois acier (pour les montages provisoires)
  • Visserie inox A4

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On a trouvé du bois tors !

Comme nous l’expliquions dans un précédent article, il n’est pas évident de trouver le bois pour la structure transversale d’un bateau, surtout quand les courbes de celui-ci sont prononcées, comme c’est le cas avec notre D21 qui présente un bouchain et un retour de galbord très prononcés.

À notre grande satisfaction, nous avons trouvé, en la personne de Jean-Paul Royer, un scieur doublé d’un charpentier de marine expérimenté, ce qui n’est pas courant.

Une première équipe de Treizour s’est donc rendue chez lui il y a quelques jours, après avoir confectionné un gabarit en contre-plaqué d’après les plans de forme que nous a fournis l’architecte, afin d’identifier dans son stock les grumes qui pourraient nous intéresser, et lui fournir les informations nécessaires pour le cubage et les coupes à venir.

Quelques images de cette première expédition dans sa magnifique scierie du Cherche-Rallongé:

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Ces premières grumes ont été débitées en plateaux de 50mm d’épaisseur (nos membrures finies auront une épaisseur de 45mm), qu’une seconde équipe est allé chercher samedi 29 février, pour les ramener au hangar de Treizour.

Près de 2 tonnes de chêne… et ce n’est qu’un début: deux ou trois autres voyages seront nécessaires pour ramener le reste du bois que Jean-Paul Royer doit encore couper.

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Chantier Treizour

Des plans de forme pour le canot

Ces plans sont le résultat d’une réflexion de l’architecte, spécialiste des bateaux traditionnels. Il a cherché à répondre aux attentes des membres de Treizour mais aussi de tenter d’obtenir des plans fidèles à ce type de petits canots « à tout faire », construits en série dans les années 1890. Ils ont aujourd’hui disparu, n’ayant pas fait l’objet de reconstitution. Tout cela sans chercher à réaliser un travail purement historique : nous aurons un outillage électrique et le dessin des plans s’est fait avec l’ordinateur ! Il fallait en priorité que ce canot soit maniable par un équipage de jeunes de 13-14 ans, encadré d’un adulte, et ce, autant à la voile qu’à l’aviron ou à la godille. Un bateau creux, rustique, destiné à la formation, et prévu pour une construction en bois massif.

Un canot sur la grève, à Audierne. Les bateaux de ce type, gréé en chaloupe, avec une misaine et un taillevent, étaient produits en série dans le Finistère, à la fin du XIXe siècle. Crédits: Collection particulière

Aucun plan n’existe de ces canots

Une fois ce cahier des charges étudié, le choix de Petit Bazile, canot à misaine et taillevent (respectivement voile à l’avant et au centre du bateau) comme base pour les plans a paru ainsi évident. La taille et le déplacement de Petit Bazile (poids du volume d’eau déplacé par l’immersion de la coque dans l’eau) permet en effet facilement d’en faire un bateau adapté à la formation pour Treizour. C’est aussi parce que c’est l’un des seuls canots de l’époque dont il existe des dessins exploitables, réalisés par le maquettiste Claude Maho, pour tracer des plans précis.

Les photographies ainsi que la documentation à propos de ces canots regroupées dans Ar Vag ont par ailleurs servi à une étude des formes de ce qui se faisait à la fin du XIXe siècle, mais aucun plan ne nous est resté. Les charpentiers de marine de l’époque se transmettaient le savoir-faire d’une génération à l’autre, non pas à partir de plans, mais grâce à des modèles représentant les formes de la coque, des gabarits (patron en bois, en vraie grandeur servant à construire les pièces de la charpente transversale notamment). Les bateaux évoluaient donc en permanence, afin à la fois d’améliorer leurs performances – le but n’étant pas, à l’époque, de créer une pièce unique, mais bien un outil de travail efficace.

Quiberon (Morbihan). Port-Maria, vers 1900. Le canot de ce type ne naviguaitpas exclusivement en Finistère. Crédits : Coll. Ar Vag

Du dessin aux plans

À partir des dessins de Petit Bazile, François Vivier a donc transposé telles quelles les formes du bateau dans son logiciel d’architecture navale. Sur ces plans, on indique également la ligne de flottaison du navire « lège », c’est-à-dire sans charge. Remarquant que le bateau paraissait très enfoncé dans l’eau – le dessin de Claude Maho représentait sans doute le bateau chargé – François Vivier a « relevé » le bateau au-dessus de l’eau de dix centimètres pour obtenir un déplacement moins important, sans doute plus proche de la réalité.

Les autres modifications effectuées répondaient au cahier des charges : franc-bord (partie de la coque au-dessus de l’eau) relevé de deux centimètres – les changements paraissent infimes, mais même le plus petit détail peut faire une différence ! Et n’oublions pas que la coque a déjà été relevée de dix centimètres –, un avant plus défendu, plus haut, une largeur plus importante, et un peu plus de tirant d’eau (de 0,98 mètre).

Un canot très « style du chantier Camus de la fin du XIXe

Remarquons aussi une tonture faible, mais élégante, ainsi qu’un brion plus prononcé (le brion est la partie qui lie l’étrave et la quille), afin d’être « plus proche du style des bateaux du chantier Camus de la fin du XIXe siècle, précise Bernard Cadoret, co-auteur de Ar Vag, lors des échanges avec François Vivier sur les plans de forme. Ainsi le bateau aura une « gueule » bien à lui. Peut-être pourrait-on tendre aussi un peu les lignes pour faciliter la marche à l’aviron ? » C’est chose faite : les fonds sont plus plats, l’idée étant de permettre au canot de pouvoir marcher grâce à quatre avirons, également dans des régions où le vent est peu régulier.

La première réplique sera achevée à Douarnenez, mais c’est un bateau qui n’est pas propre aux côtes du Finistère : la diffusion et le droit d’utilisation des plans de François Vivier devraient permettre à toute personne le souhaitant, le long de toutes les côtes de France et au-delà, de construire leurs canots. C’est aussi dans cet esprit que le canot ne dépassera pas 7 mètres, la limite autorisée pour les constructions amateur. Et la largeur de 2,52 mètres permet de transporter le bateau par la route sans entrer dans la catégorie des convois exceptionnels.
C’est donc un bateau plus stable, plus sécurisant, grâce au franc-bord relevé, donc très adapté à la formation, que nous obtenons ! Il pourra accueillir au maximum six adultes ou huit jeunes accompagnés d’un adulte – et ne pourra naviguer qu’avec au minimum deux personnes.

Ces plans vont permettre dans un premier temps de découper les gabarits qui nous permettront de commander le bois pour les membrures (structure transversale du canot). L’architecte travaille actuellement sur le dessin du gréement et de la charpente.

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À la recherche du bois tordu

Qu’on prenne n’importe quel type de bois, ses propriétés mécaniques seront les meilleures si l’on s’attache à respecter le sens de ses fibres. Dans les ouvrages construits par les menuisiers, les charpentiers, le sens du fil est respecté en fonction des forces (attraction terrestre, charge, vent,…). Un navire est lui aussi soumis à des forces, comme la confrontation avec les vagues ou la houle, mais aussi par les efforts de la voilure transmis par le mat à la coque ­ la gite, variable en fonction de l’allure ; enfin, le bateau subit des déformations par son propre poids, la charge qu’il transporte…

Il est donc important pour la robustesse et la longévité d’un bateau, que le fil du bois de la charpente épouse les formes de la coque.

Le bois de charpente de marine est rare en scierie, les arbres adéquats sont pourtant en quantités suffisantes dans les forêts. Mais l’activité de la construction de marine est aujourd’hui marginale, les scieries ne sont donc pas tournées vers ce secteur, d’autant que cela implique un transport plus onéreux (arbres tordus prennent plus de place que des arbres « droits »), et une main d’œuvre qualifiée pour repérer et abattre ce type d’arbres. Mais de manière générale, les arbres « tors » sont plutôt débités pour bois de chauffage qu’envoyés dans les chantiers navals.

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Dans la presse

Un défi aux charpentiers

L’un des objectifs principaux du projet D21 est la création d’une série de canots, les plans de François Vivier étant mis à la disposition de tous, qu’ils soient professionnels, apprentis ou amateurs.

Nous lançons dès à présent un défi à toutes les écoles de charpenterie pour 2022, avec un rendez-vous deux ans plus tard aux fêtes maritimes de Douarnenez de l’été 2024, pour le premier rassemblement de ces canots.

Article du Chasse-Marée n°311 (février 2020):

Article du Chasse Marée n°311 - février 2020