Qu’on prenne n’importe quel type de bois, ses propriétés mécaniques seront les meilleures si l’on s’attache à respecter le sens de ses fibres. Dans les ouvrages construits par les menuisiers, les charpentiers, le sens du fil est respecté en fonction des forces (attraction terrestre, charge, vent,…). Un navire est lui aussi soumis à des forces, comme la confrontation avec les vagues ou la houle, mais aussi par les efforts de la voilure transmis par le mat à la coque la gite, variable en fonction de l’allure ; enfin, le bateau subit des déformations par son propre poids, la charge qu’il transporte…
Il est donc important pour la robustesse et la longévité d’un bateau, que le fil du bois de la charpente épouse les formes de la coque.
Le bois de charpente de marine est rare en scierie, les arbres adéquats sont pourtant en quantités suffisantes dans les forêts. Mais l’activité de la construction de marine est aujourd’hui marginale, les scieries ne sont donc pas tournées vers ce secteur, d’autant que cela implique un transport plus onéreux (arbres tordus prennent plus de place que des arbres « droits »), et une main d’œuvre qualifiée pour repérer et abattre ce type d’arbres. Mais de manière générale, les arbres « tors » sont plutôt débités pour bois de chauffage qu’envoyés dans les chantiers navals.