Auteur/autrice : Claude Peron

A chaque rentrée, à Treizour, il y a les nouveaux qui découvrent…

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et les redoublants qu’on adore…

Cette année, à la rentrée, le défi est l’étuvage des bordages du bas de la coque. Une étuve se compose d’un coffre, aussi hermétique que possible dans lequel on glisse un bordage qui va se chauffer et s’humidifier grâce à la vapeur que l’on insuffle dans le coffre.

Photo de la frcpm/ les ateliers de l’enfer dz

Dans les épisodes précédents, nous avons vu que les premières planches ont pu être mises en place par la simple pression des serre-joints. Mais, quand on se rapproche de la quille, la torsion devient trop forte ;  il faut donc étuver pour pouvoir cintrer le bois… L’opération peut durer plusieurs heures et, le moment venu, il est capital de présenter la planche à sa place exacte et de maintenir très vite le cintrage avec les serre-joints.

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Photos de Simon Jourdan

Pendant ce temps, les autres vaillants charpentiers continuent le lissage du bordage, c’est-à-dire recouvrir les membrures… Le traçage des pièces et des angles doit être très précis pour assurer une parfaite étanchéité…

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C’est sur le ber hydraulique, prêté par les Ateliers de l’Enfer, que notre canot D21 a fait joyeusement son premier voyage, en direction du Rosmeur.

Mais, « passer, ou ne pas passer » sur le site de Temps Fête, est une question qui a couru au sein de Treizour pendant ces derniers mois… Finalement, nous avons opté pour le  « treiz » (passage en breton) pour  que le plus grand nombre puisse profiter de notre belle aventure…

Au dernier moment, il a été décidé de poser provisoirement les 2 préceintes pour donner encore meilleure allure à notre D21.

Une fois notre stand installé et le ciel en beauté, les voilières et voiliers nous ont fait des démonstrations de couture, pendant que les charpentières et charpentiers de marine faisaient naître des vocations grâce aux copeaux des futurs mâts du D21, et que Colette et ses amis enseignaient les rudiments de la corderie ancienne…

Photo de Marine

Photo de Marine

Pour la suite, on pourrait penser que le photographe amateur a voulu garder une image du bagad de Pouldergat… Mais, peut-être a-t il-voulu tout simplement faire un clin d’œil au Biche qui passe derrière avec ses tangons, comme un clin d’œil à son ancien « bout dehors » cité dans l’article précédent… Vous suivez toujours…???

En fin de journée, c’est Mara, la plus assidue des charpentières en herbe qui, en plongeant sa main innocente dans un sac de voiliers, a tiré les billets gagnants de notre petite tombola, pour clore ce week-end de belles Retrouvailles…

2 photos de David

Sans compter les rencontres magiques de Temps Fête. Le Skeaf, bord à bord avec Telenn mor !

Ce matin là, on ne sait pourquoi, Jacques et Marcus avec Yvon et Jaime avaient décidé d’essayer de résoudre ce problème de géométrie insoluble depuis l’Antiquité…

Les plus avisés d’entre nous avaient pour espoir secret d’ajouter une petite pointe de mythe dans la construction de notre D21. Le mât du Skellig ayant montré quelques signes de fatigue l’hiver dernier, il a dû être remplacé. Il se trouve que ce mât avait déjà été taillé dans l’ancien bout-dehors du Biche (thonier-dundée construit en 1934 et restauré en 2012). D’où la tentation de continuer la belle histoire en taillant un des mâts du D21 dans ce tronc mythique que l’asso du Skellig (Un langoustier pour Douarnenez) nous a généreusement offert.

Le dit « ancien bout-dehors – ancien mât », installé sur des tréteaux, nos vaillants charpentiers se sont empressés d’en réduire le volume pour savoir si son cœur était assez en forme pour nous servir de mât de taillevent…

Photo Simon Jourdan

Photo Simon Jourdan

Mais, d’ors et déjà, sachez qu’il suffira d’en extraire un cylindre, pour qu’une fois ce mât rond réduit à une forme carrée redevienne un mât rond… Vous avez suivi ?

Le 19 mai, nous sommes allés rechercher du bois dans un chantier naval, près de l’Aber-Wrac’h . Maintenant que nous avons commencé à poser les bordés il nous faut du bois de première qualité très droit et surtout sans nœud…

Tous les vendredis et samedis nos charpentiers bénévoles sont à la pige, à la scie circulaire pour découper les plateaux ou aux rabots, électrique et à main, à coffrer… Et la dernière phase pour poser le bordé annonce le règne des serre-joints pour le ployer efficacement contre les couples.

Dernière finition en bas des membrures, nous avons creusé les anguillers qui permettront à l’eau de s’écouler au fond de la cale.

Photos de Simon Jourdan

Nous en sommes maintenant à retirer progressivement les lisses, pour brocheter les bordés afin de pouvoir tailler, dans les plateaux de bois qui nous restent, les planches correspondant au gabarit relevé entre les lisses.

Travail méticuleux de mesure au millimètre près, puis de découpe, avant de se rapprocher du trait de coupe, au rabot… Les conseils de nos maîtres charpentiers sont plus que jamais nécessaires.

Mais quel bonheur de poser le premier bordé juste en dessous de ce qui sera la préceinte !

Photos de Simon Jourdan

Après une phase de lissage des membrures où l’on cherche à parfaire les lignes du bateau, l’étape suivante consiste à installer un faisceau de petites baguettes que l’on appelle lisses et qui servent à matérialiser la répartition des bordés sur les membrures.

Par la suite, chaque intervalle permettra de mesurer et de réaliser le gabarit qui servira à tailler chaque bordé.

Photos de Simon Jourdan

Contrairement à notre chaloupe sardinière Telenn mor, le canot D21 aura un tableau arrière.

Donc, de la même façon que nous avions des gabarits pour tracer et découper les membrures, nous avons également un gabarit pour permettre de tailler, à la bonne cote, les différentes planches nécessaires à sa construction.

Et une fois le tableau assemblé, il faut fignoler les côtés au rabot pour un parfait assemblage avec les bordés qui viendront s’y fixer.

Photos et vidéo de Simon Jourdan

La râblure étant finie depuis la mi-février, nous avons entrepris de positionner les membrures que nous avions assemblées cet automne.

Nous avions décidé de construire notre canot sur un plan horizontal, il faut donc que chaque couple soit parfaitement vertical sur la quille où il vient s’encastrer ; d’où l’utilisation d’un fil à plomb pour cette manœuvre de précision…

Une fois le couple bien positionné et bloqué avec un serre-joint, il faut le fixer avec des bouts perdus dans la quille ou avec des boulons galvanisés, spécialement forgés sur mesure. Il faudra agir ainsi pour chacun des 22 couples de la charpente.

Photos de Simon Jourdan